de Michael Bay (Etats-Unis)
avec Shia LaBeouf, Megan Fox, Josh Duhamel, Tyrese Gibson, Rachael Taylor, Anthony Anderson, Jon Voight, John Turturro


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Un film sur les « Transformers », c’est à priori un rêve d’enfant qui se réalise. Ces jouets Hasbro, devenus vedettes d’une série animée dans les années 80, ne pouvaient que se prêter à merveille au grand écran et aux possibilités infinies de l’imagerie numérique. Et qui mieux que le réalisateur Michael Bay et le producteur Steven Spielberg pour s’emparer d’un tel concept ? Hélas, si le projet est alléchant sur le papier, il s’avère plutôt consternant lors de son visionnage. Pourtant, fidèle à son habitude, le réalisateur de The Rock nous époustoufle dès le prologue situé dans le désert du Qatar, au sein d’une base militaire américaine.

Tandis que les valeureux soldats luttent contre un robot géant doté d’un incroyable pouvoir de destruction, le jeune Sam Witwicky (Shia LaBeouf), se voit généreusement offrir par son père une vieille Camaro qui s’avère capricieuse et dotée d’une forte personnalité. A ce stade, on se croirait dans La Coccinelle Revient des studios Disney, ce qui n’augure rien de bon. Et la suite confirme bien vite cette fâcheuse impression, malgré quelques bonnes idées narratives. Ainsi, face au colossal robot découvert jadis dans les glaces par l’aïeul de Sam, et conservé secrètement par l’armée, un agent du gouvernement incarné par John Turturro affirme : « Vous contemplez la source du monde moderne ; les puces électroniques, le laser, l’aérospatiale, tout cela découle de l’étude de ce spécimen. » Skynet et le
Terminator ne sont pas loin.

Nous apprenons bientôt que deux races de machines extra-terrestres, les Autobots et les Decepticons, se livrent une guerre sans merci depuis des temps immémoriaux et que leur conflit s’étend désormais à la Terre, où ils se dissimulent sous toutes les formes de véhicules possibles et imaginables : voitures, camions, tanks, avions de chasse ou hélicoptères… Ces robots sont évidemment les attractions principales du film. Etant donné que les transformations de véhicules en automates géants ont déjà ébahi les spectateurs dans des films publicitaires haut de gamme, Michael Bay tente de surpasser ses prédécesseurs en injectant un dynamisme excessif à ses scènes de transformation et d’action. Les intentions sont compréhensibles mais le résultat est loin d’être performant. Car si les effets visuels sont extraordinaires, la frénésie de leur mise en scène fait obstacle à leur impact dramatique.

La première métamorphose de la Camaro du héros, qui aurait dû être un moment fort du film, est finalement trop rapide pour laisser la moindre place à une quelconque émotion. Quant à son combat avec le robot-voiture de police, il est tout bonnement illisible. Les choses s’améliorent un peu en cours de route, notamment avec la poursuite et l’affrontement sur l’autoroute, mais l’hystérie du montage et des mouvements de caméra demeure, d’autant que l’anthropomorphisme systématique des robots (l’un d’entre eux fait même du break dance !) fait souvent sombrer le film dans le ridicule. Incorrigible, Michael Bay continue inlassablement à filmer des décollages d’hélicoptères et d’avions de chasse au coucher du soleil, soutenus par une partition à la Hans Zimmer aussi subtile qu’un marteau piqueur. Dans le même registre, l’ultra fauché Robot Jox s’en sortait finalement bien mieux.

© Gilles Penso

Thema:
Robots
Tag(s) : #FILMS