(10 000 B.C.)
de Roland Emmerich (Etats-Unis)
avec Steven Strait, Camilla Belle, Cliff Curtis, Nathanael Baring, Tim Barlow, Joel Fry, Mona Hammond, Marco Khan


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A ce jour, l’une des réussites artistiques les plus populaires de Roland Emmerich demeure Stargate, propulsant à l’écran des images grandioses qu’on croyait jusqu’alors réservées aux couvertures des romans de science-fiction. L’Egypte antique et le fantastique épique ayant fait si bon ménage, le réalisateur du
Jour d’Après décida de les marier à nouveau au sein d’un récit exotique bousculant sans vergogne les faits historiques les plus établis afin de faire cohabiter mammouths, tigres à dents de sabre, tribus africaines, civilisations pharaoniques et grandes pyramides. Résultat : 10 000 B.C. qui, contrairement à ce que son titre peut faire penser, est moins une relecture d’Un Million d’Années Avant JC qu’un mixage de La Guerre du Feu, L’Âge de Glace, Apocalypto, Les Dix Commandements et le cinéma de David Lean.

Le jeune chasseur D'Leh (Steven Strait, tête d’affiche du Pacte du Sang de Renny Harlin)) est amoureux d’Evolet (Camilla Belle, héroïne du remake de Terreur sur la Ligne), une orpheline aux yeux bleus que sa tribu recueillit lorsqu’elle était enfant. Lorsque celle-ci est enlevée par une bande de pillards, D'Leh se lance à sa rescousse à la tête d'une poignée de chasseurs de mammouths, parmi lesquels figure son mentor Tic’Tic (Cliff Curtis, vu dans Sunshine et Die Hard 4). Le groupe, franchissant pour la première fois les limites de son territoire, entame un long périple à travers des terres infestées de monstres, et découvre des civilisations dont il ne soupçonnait pas l'existence. Au fil de ces rencontres, d'autres tribus, spoliées et asservies, se joignent à D'Leh et ses hommes, finissant par constituer une petite armée. Au terme de leur voyage, D'Leh et les siens découvrent un empire inconnu, hérissé d'immenses pyramides dédiées à un dieu vivant, tyrannique et sanguinaire. Le jeune chasseur comprend alors que sa mission n'est pas seulement de sauver Evolet, mais la civilisation tout entière...

Soucieux de soigner l’aspect spectaculaire de son film, Roland Emmerich nous régale de séquences titanesques et inédites, les plus folles étant probablement celles mettant en scène les hordes de mammouths (notamment la chasse mouvementée, au début du film, et la révolte finale au milieu des pyramides). L’attaque des phororhacos au milieu des hautes herbes (des oiseaux carnivores particulièrement voraces) est également un morceau d’anthologie, dans lequel on sent l’influence de
Jurassic Park : le Monde Perdu (chez Emmerich, Spielberg n’est jamais loin). Mais chacun sait que le spectacle, si soigné soit-il, ne vaut pas grand-chose sans émotion. Et en ce domaine, 10 000 s’avère particulièrement faible. Pas crédibles pour un sou, souvent caricaturaux, les différents protagonistes qui s’agitent dans cette improbable saga préhistorico-antique ont toutes les peines du monde à nous sensibiliser à leur cause et à leurs états d’âme. Une fois de plus, Roland Emmerich tombe dans les travers de Godzilla et Indpendance Day, sacrifiant le facteur humain et la crédibilité de son récit au profit de l’action et des effets spéciaux.

© Gilles Penso

Thema:
Exotisme Fantastique
Tag(s) : #FILMS